Nous voilà à quelques jours de retourner aux USA après 21 mois d’impatience ! 630 jours !
Tout avait tellement bien commencé à notre retour de ce premier voyage.
Nous avions trouvé notre fournisseur de préservatifs, notre partenaire d’impression, nos premiers clients et l’ouverture de la société était imminente.
Je ne vais pas revenir sur cette situation sanitaire qui nous a tous affecté.
Cette parenthèse forcée, bien que difficile à vivre au stade où nous en étions, reste une fatalité que nous avons tous dû traverser.
Mais avant de continuer notre aventure, que s’est-il passé durant cette période ?
Nous somme le 16 mars 2020. Greg m’appelle.
Greg : Le président fait une intervention ce soir.
Stéphane : Aïe. On confine, comme en Italie ?
Greg : Ou alors il veut juste souhaiter bonne fête à toutes les Bénédicte…
Et oui, le confinement. Nous n’avons aucune idée de ce qui nous attend. Faut l’avouer, nous pensions que le bazar allait durer quelques semaines tout au plus …
Rebondir
Notre produit est distribué principalement dans les boutiques de souvenirs. Autant dire que le confinement est un gros coup d’arrêt.
90 % de CA en moins sur mars et avril. Nous n’avons pas le choix. Il faut aller de l’avant. Quitte à tout perdre, autant ne pas avoir de regret.
Le prêt garanti par l’État (PGE) s’impose donc et les investissements qui vont avec.
Il nous faut trouver des alternatives. Puisqu’il y a de la demande, nous lançons un nouveau produit : du gel hydroalcoolique personnalisable.
Puis nous lançons comme prévu la refonte du site avec une version anglaise pour les USA et un espace PRO pour nos retailers.
Nous demandons à Business France de démarrer la mission de prospection sur les USA. 🎵L’Améri-queu, l’Améri-queu…🎵.
Nous préparons notre développement sur le territoire américain qui s’annonce très prometteur.
Quand nous avons rencontré notre partenaire d’impression, nous avions découvert qu’ils nous avaient réservé un espace de 500 m2. C’était le rêve. On n’en attendait pas autant. Le tout a un tarif défiant toute concurrence. Bref, c’était notre partenaire idéal.
Nous avons besoin de cash pour nous implanter aux États-Unis. En échange, Callvin remet entre les mains d’APC toute sa production.
On leur confie la gestion de toutes les commandes là-bas. Le fait qu’ils soient impliqués dans la société amène un climat de confiance. Quand on les a rencontrés en janvier, on a été énormément surpris par leur accueil. Ils ont apporté beaucoup plus que ce qu’on attendait.
En France, nous avons notre production, c’est-à-dire l’impression et tous les soirs, nous envoyons nos colis à un ESAT qui s’occupe du conditionnement.
ESAT : une structure qui permet à des personnes en situation de handicap d’exercer une activité professionnelle tout en bénéficiant d’un soutien médico-social et éducatif dans un milieu protégé.
Pour les USA, APC nous offre les deux prestations dans un seul et unique lieu…
On s’est dit : autant les inclure dans l’entreprise. Avant l’été 2020, Callvin fait donc une proposition de joint-venture.
Une joint-venture consiste à monter une société avec un partenaire sur un partage bien souvent à hauteur de 50/50. Parce qu’il y a un véritable intérêt de part et d’autre.
Après une mission de deux mois, Business France nous remet un dossier avec tous les prestataires et clients potentiels qu’ils avaient pu trouver : en tout, une cinquantaine de prospects. Nous envoyons des échantillons à tout le monde. Pour les grands groupes, on envoie même des présentoirs complets.
Notre produit reste notre meilleur ambassadeur !
Août 2020. Coup de massue : la crise s’installe
Première claque : APC refuse la proposition. Au vu du contexte économique, ils n’ont plus de travail. La personne qu’ils avaient dédiée pour Callvin, doit être affectée ailleurs. Et ils ont aussi dû vendre la machine dédiée à l’impression des préservatifs Callvin.
Continuer à y croire
Prendre des coups, rebondir, trouver des solutions, prendre des coups à nouveau… Nous avons compris que la crise allait s’installer dans la durée. On allait devoir réinventer notre façon de fonctionner. Et il fallait aller vite.
Nous souhaitons toujours nous développer aux États-Unis sans pouvoir y mettre les pieds. Nous devons changer de modèle et oublier les boutiques de souvenirs. Pour devenir une entreprise résiliente.
Oublier tout ce que l’on sait. Repartir de zéro.
Dans le Batman begins, le père de Bruce avait ce motto : « Why do we fall ? So we can learn to pick ourselves up. »
« Pourquoi tombons-nous ? Pour que nous puissions apprendre à nous relever. »
To be continued…